Badaboum revoilà Bond, James Bond. Ou James Bourne devrait-on dire tellement la franchise newlook s’évertue à coller au pantalon du héros de Ludlum porté à l’écran par Doug Liman et Paul Greengrass (la Mémoire/Mort/Vengeance dans la Peau). Et pas pour le meilleur : montage inutilement épileptique, héros en bois, un ton sérieux et pontifiant qui ici frise souvent le comique involontaire et évidemment - label Bond oblige - une histoire confuse et indigente cette fois arrosée à l’écolo-humanitaire d’opérette. Oui, ce volet est plus médiocre encore que le précédent.
Si Casino Royale version 2006 présentait l’avantage de la nouveauté, pouvait s’enorgueillir d’une vertigineuse scène d’ouverture et de quelques climax décents, Quantum of Solace s’englue presque immédiatement dans le pathos à deux sous et la poursuite standard. Face à la pléthore de films d’action échevelés puissamment boostés aux effets spéciaux qui déferlent sur les écrans depuis des années, il est en effet bien difficile de captiver avec une énième poursuite en bateaux, des cavalcades sur les toits ou l’incendie d’un immeuble en bois de quatre étages planté dans le désert en guise d’apothéose. Même filmés au stroboscope.
On dirait que les auteurs font tout pour se mettre eux-mêmes des bâtons dans les roues : pas de gadgets, aspects spectaculaires mineurs, bad guy anti-charismatique et surtout une intrigue désespérante : une mystérieuse organisation veut renverser un gouvernement d’Amérique du Sud pour y coller un général dictateur qui leur filera le marché de la distribution d’eau. Comment espérer une seule minute surprenante avec ça en 2009 ? Même un téléfilm avec Dolph Lundgren ne se permettrait plus un scénario aussi vermoulu et prévisible. Il faut reconnaître que changer les scènes en cours de tournage et réécrire les dialogues au jour le jour ont rarement produit de bons résultats. N’est pas Mankiewicz qui veut.
Pourtant l’ambition de dépoussiérer un folklore Bondien souvent daté est en soi louable. Plus énergique, plus court aussi, des James Bond Girls - un peu - plus crédibles, une M plutôt pète-sec, tout cela va dans le bon sens. Quant à Daniel Craig, il a incontestablement la stature adaptée aux exploits acrobatiques imposés, loin des vieux beaux en blazer qui l’ont précédé. C’est toutefois insuffisant face à la légèreté – pour ne pas dire le je-m’en-foutisme - du scénario qui reste tragiquement fidèle à la franchise.
Quitte à se satisfaire une histoire qui tourne à vide, il me semble que les gondoles aéroglisseurs, les Lotus amphibies et les supertankers avaleurs de sous-marins atomiques sont préférables aux petites valises de billets et autres états d’âme sentimentaux bidons. Car il ne suffit pas de contracter la mandibule en marmonnant des fadaises pour transformer un divertissement léger en un film d’action "sérieux". Il faut aussi une intrigue propice au suspens et (soyons fous) un peu d’imagination. Sinon on obtient l’inverse de l’effet escompté : on est tenté de rire du film au lieu de rire avec lui. Si Casino Royale frisait déjà cet exploit, Quantum of Solace y ajoute un ennui profond.
9 commentaires:
complètement d'accord...
Pas trop le temps de développer, mais j'ai effectivement trouvé que ce film poussait jusqu'à la caricature ce qui faisait le succès de Casino Royale.
Je peux être très bon public pour les films d'action, mais je suis ressortie de ce film là avec une impression très très mitigée.
héros de Ludlum ?!
Bon, sinon, le seul truc qui m'intrigue par rapport à ce film c'est Amalric... lui aussi est mauvais ?
Bien.... Au moins, on sait ce que tu en penses lol
Bienvenue Mlle Garance ! :D
>Dead Joe
Ben oui les Jason Bourne sont des films tirés des romans de Robert Ludlum. Rhalala c'est bien la peine que je mette des liens héhé ;)
Amalric n'est pas "mauvais" en soi, il n'est juste pas à sa place et manque sans doute d'envergure pour incarner ce type de personnage. Mais comme personne n'a rien à faire dans ce scénario de téléfilm, il y avait peut être moyen de l'exploiter pour ce qu'il est plutôt que de tenter d'en faire ce qu'il n'est pas. Mais pour ça il aurait fallu des scénaristes haha.
Robby
hum, je crois que tu confonds avec les films de Matt Damon, sur ses problèmes de peau. James Bond, c'est Ian Fleming.
:nerd:
Bon, en tout cas je pensais déjà l'éviter bien sagement ce film, tu achèves de me convaincre...
Mais c'est qu'il insiste le bougre :D
Relis le premier paragraphe : je dis justement que les nouveaux BOND exploitent le succès des BOURNE. ;)
Bonjour Robby, le problème de Quantum of solace, c'est que le scénario est aussi incompréhensible que le titre. Et qu'il n'y a pas une once d'humour. Et pourtant Daniel Craig est très bien. Bonne après-midi.
Nih.
J'ai raison quand-même. :p
Et de mauvaise foi en plus, elle est belle la jeunesse tiens... ^^
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