Les auteurs, qui semblent bien connaître leur sujet, procèdent par petites touches et parviennent presque toujours à nuancer les comportements des uns et des autres. Un certain malaise pèse pendant tout le film, on guette la "catastrophe" annoncée mais François Favrat prend un malin plaisir à court-circuiter les opportunités de conflits trop évidentes pour en créer d'autres là où on ne les attendait pas forcement. Du coup on se retrouve un peu dans la situation de cette assistante stressée interprétée par Karin Viard.
Malheureusement, cette démarche si prudente et nuancée a ses limites car on arrive à la fin en se disant qu'il ne s'est pas passé grand-chose, avec le sentiment d’être resté un peu trop à la surface des choses. Peut-être le cinéma a-t-il besoin malgré tout d'inventer un peu sa réalité propre pour faire avancer le schmilblick, et laisser de côté le souci de réalisme absolu qui est de toute façon impossible à atteindre.
C'est pourtant tout l'intérêt de ce film que de montrer au quotidien les rapports qui peuvent s'instaurer entre une personne connue et son ombre qui passe de l’admiration à la servitude là où elle voyait de l’amitié. Le casting est excellent, Agnès Jaoui et Karin Viard sont évidemment parfaites. Au final, une sorte de "sous-Jaoui/Bacri" où manquerait peut-être le mordant et le sens du drame ordinaire.
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